Ouverture du temple pour les Journées du patrimoine 2025
Comme chaque année, nous avons ouvert les portes du temple lors des Journées du patrimoine. Malgré la météo, un peu plus de 70 personnes ont ainsi pu découvrir notre lieu de culte, un bâtiment totalement intégré dans le paysage salonais bien qu’un peu en retrait du centre-ville. Toute une équipe en relais assurait l’accueil et guidait les visiteurs pour faire connaître les richesses de ce temple à l’histoire parfois méconnue.
Pour nous tous, un peu d’histoire…
Il a été construit en 1866/67 à l’origine comme chapelle par la Confrérie des Pénitents Bleus, d’obédience assez stricte. Cette confrérie a tenu sa dernière réunion en 1911. Ensuite, l’édifice a été peu utilisé. La chapelle a servi de prison à la Libération. En 1964, dans l’esprit du IIᵉ Concile œcuménique du Vatican, l’archevêché d’Aix-en-Provence accepte de remettre les clés de cette chapelle inoccupée aux protestants qui jusque-là ne disposaient que d’une salle comme lieu de culte à Salon. Après la remise en état soutenue par la municipalité, sur les conseils d’aménagement du pasteur Henri Lindegaard, la dédicace a eu lieu le 23 octobre 1966. Ce n’est qu’en 2011 que la communauté protestante est devenue pleinement propriétaire de l’édifice.
Et d’architecture…
La façade est ordonnancée, avec un porche en plein cintre précédé de cinq marches. Elle est encadrée par deux colonnes doriques à feuilles d’acanthe. Il y a aussi une rosace centrale à huit pétales, un vitrail rouge au coeur. Les fenêtres de la nef et du chevet sont en plein cintre et garnies de vitraux illustrant des personnages bibliques ou de l’histoire de l’Église (Bruno le Chartreux, Jacques de Zébédée, Saint Laurent de Rome etc.). Ces vitraux réalisés par le maître verrier Guilbert d’Anelle, offerts par Madame Maupas, témoignent de la maîtrise de l’artisan : rendu des couleurs, finesse des traits sur les visages, délicatesse des plis des vêtements. Dans un esprit également oecuménique autant que dans le respect du patrimoine artistique qu’ils représentent, le choix a été posé de les restaurer, en 2017… 500 ans après la Réforme ! Un hasard ? « Dieu qui circule incognito » …peut-être ? à en croire le maître de la relativité !
Le tympan est décoré du Sacré-Cœur ensanglanté, percé de quatre poignards, surmonté d’une croix et entouré de la couronne d’épines. Un clocheton prénommé Marie-Josèphe, avec une tête d’angelot ailé, coiffe le pignon. À l’intérieur, le lieu est relativement sobre : une croix nue, une croix huguenote, un pendulum central dans le choeur porteur d’un verset biblique choisi par les membres de l’Eglise locale, expriment la sensibilité protestante ; le mobilier est en bois (bancs sur une double rangée, table de Sainte Cène, chaire) réalisé par l’ébéniste Mr Grognard).
Le temple portail Coucou ? un oecuménisme vécu dans le concret !